lundi 1 septembre 2014

Vers l'est, de l'allemangne à Tallin


Introduction dramatique


Nous vous avions laissés au comble d'un suspense insoutenable, nous apprêtant à faire du stop vers Hambourg alors que les nuages s’amoncelaient, lourds de menaces, grondants tels des loups chafouins d'avoir raté leur chasse matinale, annonçant l'imminence d'un déluge qui nous laisseraient trempés, ruisselants et grelottant de froids dans les hostiles contrées allemandes.
Mais en fait, non, car nous avons donc décidé dès les premières gouttes de nous abriter à la station service, ou après avoir demandé à deux personnes, nous montâmes dans la voiture grand luxe d'un homme accompagné de sa petite fille handicapée, qui nous escorta non jusque Hambourg, mais directement jusque Wacken (parce qu'il habitait à coté).


WACKEN : Bières, Pirates et Saucisses

Les nains sous la montagne

Nous voilà déposés devant la banque de Wacken sur les coup de 20h la veille du festival. Après s’être restaurés, et achetés une nouvelle tente, on s'est dit que ça serait pas mal de la planter avant de faire les courses. Mais parfois les plans ne se déroulent pas toujours sans accrocs : arrivés au porte du festival, il nous à été indiqué que le camping n’était pas encore ouvert. Il fallait soit attendre minuit ou s’acquitter de 20euro/personnes ( ce qui est horriblement cher pour 2h). Du coup, on s'est tout retrimballé jusqu’à la supérette pour faire les courses et revenir sur le fest (Soit 2 km A/R). Je vais vous passer l’étape où on se galère tout le barda pour aller chercher nos bracelets (sésame de toutes les portes en festival) et la quête longue et difficile du camping B (oui parce que c'est là qu'il faut être!!!).
C'est vers 4h du mat' que la tente à été plantée et décorée de magnifiques ballons de bon goût (lust zu ficken? je laisse le soin aux germanistes de traduire).

Ce qu'il y a de bien au Wacken, entre autre, c'est que le mercredi est assez peu fourni en concert (en même temps le festival ne commence que le jeudi), ce qui laisse le temps de se mettre doucement dans l'ambiance, de decouvir les lieux et d'attendre les amis. Oui parce que Florent et Christophe sont venu faire la fête avec nous. D’ailleurs ce sont les photos de Christophe qui décorent ce paragraphe.

A part Steel Panter les artistes des grosses scènes ne nous ont pas autant estomaqués que ceux des petites. Ce qui y'a de bien au Wacken, encore une fois,  c'est que si la grosse scène t'ennuie, tu peux aller au village médiéval Wackinger, et écouter des groupes de pirates (tout le monde aime les Pirates, à l'exception des Ninja bien-sûr) qui te donne envie de danser et de boire du rhum ou Voir des groupe de Black Metal Hippie comme Dordeduh.
On s'est prie quelque grosse claque avec le psychotractor de Russkaja, ou les chanson de marins de Santiano (voir des centaines de metalleux se poser au sol pour se mettre à ramer c'est très impressionnant), voir Nigthmare à une heure plus descente qu'au Hellfest. Andy conscentit à louper Kreator pour aller voir Van Canto avec des tas de guest super cool comme Grave Digger, André Matos et Tarja Turrunenn (pas sure de l'orthographe, mais ça tout le monde le sais).

Sinon Wacken c'est aussi de la bouffe, je me suis fait des ventrée de WackenNacken Steack, pour les novices c'est du veau mariné tendre comme la cuisse d'un bébé. Le Wacken Frühstuck à la métal Place (un bar éphémère dans le village, ou c'est l'October Fest version metal 24/24) Les curry wurst allemande en guise de gouter après la piscine, bon ça c'est un peu de la malbouffe mais j'aime trop ça. Et enfin les fallafels super bien épicés du fest.

Le festival se termina pour nous autour d'un barbecue, grillant nos dernières saucisses badigeonnées de sauce Ketchup habilement dérobés sur un stand, accompagnées de nos dernières bières et d'une petite pointe de nostalgie avant que nos camarades repartent en bus vers Paris, tandis que nous devions repartir vers Hambourg au lendemain.

Hambourg: ville de tous les dangers


Un  bar glauque avec des toilettes propres à Hambourg

Forcément, après 5 jours de festivités, de nourriture grasse, de courtes et fraiches nuits contrastant avec la longueur et le soleil de plomb des journées, et avec la bière comme source principale de céréales, c'est fatigués que nous sommes arrivés à Hambourg. Les traits  aussi tirés que nos pas étaient trainants, nous rampâmes vers l'hôtel alors que dans le ciel s’amoncelaient des nuages qui... ah non il faisait beau. Il fallait se rendre à l'évidence: j'étais malade, toussant, crachant, et fiévreux tel le chacal accro aux jeux d'argent, sentant mes force vitales défaillir (en fait j'en rajoute un peu mais il faut bien ajouter un peu de tension dramatique).
C'est donc avec soulagement que nous avons rejoint l’hôtel ou nous avons dormi pendant une petite treizaine d’heures avant de manger, puis de se recoucher. Ayant repris un peu de forces, nous avons pu le lendemain appréhender notre environnement, à commencer par l’hôtel où après une tentative de faire une lessive, le réceptionniste, un jeune homme mou, informe et à l’œil peu vif (un fan de Lovecraft verrait dans cette description un Shoggoth, un afficionado de Pierre Desproges un homme qui s'adonne à l'endive), tenta de nous faire croire pour s'épargner la montée de trois étages que le lave-linge ne fonctionnait que l'hiver. C'était sans compter le caractère de mon épouse à qui on ne la fait pas.
Une fois notre linge lavé, nous tentâmes une sortie dans la ville de Hambourg, réputée pour la violence de ses rues et le danger permanent qui guette ceux qui s'y risquent. Mal nous en prit, car Nausicaa, a peine après avoir fait quelques pas dehors, et alors que nous déambulions nonchalamment sous une futaie pittoresque, se fit piquer le pourtour de l’œil par un furieux insecte que nous n'eûmes point le temps d'identifier (mais à la suite d'une enquête, nous pensons que c'est une guêpe qui a fait le coup).
Nous avons donc visité Hambourg, moi toussant et crachant, elle l’œil gonflé. Malgré quelques coins sympa, notamment le quartier se St Pauli, quelques galeries d'art et un immeuble art déco trouvé un peu par hasard, on pourra dire que Hambourg a une interprétation toute personnelle de l'expression "Taper dans l’œil".

Berlin II : le Retour


Après ces 3 jours de repos, nous revoilà sur le bord de la route avec une pancarte siglée du nom de Berlin. Le stop n'est vraiment pas une science exacte, six heure d'attente sous la pluie. comparés aux autres fois nous étions un peu dépités. Nous repartons en quête d'un wifi pour trouver une solution la pancarte trainant nonchalamment derrière nous. Quand soudain, un mec mi punk/mi pas lavé nous accoste en nous disant "Berline! Berline!", nous répondons interloqués "Ja.." et là il nous montre son van où il avait prit le temps de nous faire de la place entres les pack de bières et les instruments de musique. Quatre heures plus tard, il nous dépose à une station de métro du ring (périphérique) berlinois en nous lâchant ce que nous avons interprété comme une citation de la version allemande de Wayne's World.
Nous prenons la direction d'Alexanderplatz car nous avions pris les code WIFI d'un bar de bourgeois, et que c'est plus simple pour trouver un hôtel. Sauf que ce soir là point de promotion ou de 3 étoiles au prix de l'auberge de jeunesse. Andy me dit qu'il est pas tard et qu'on peu trouver un bus pour la Pologne le soir même, sauf que moi j'aime bien Berlin et que j'avais pas encore vu le mur.
Anastasia, nous avait dis que Lou vivait dans une communauté hippie squattant les bords de la Spree en yourtes et en tipis. On la retrouve a coté d'une gare pour qu'elle nous intronise dans cette terre promise du nom de Teepee Land. Tel un village indien, elle nous emmène dans la hutte du "chef" pour nous présenter et savoir si on pouvait posé la tente quelque part : dans un un parfait français, il nous dit qu'il va voir.
Après avoir réussi l’épreuve des trois œufs, nous avons pu nous installer a l'entrée du camp.
Teepee Land se trouve derrière le bosquet à gauche

Donc à Teepee Land, tout le monde met la main à la pâte, récupère de la bouffe et cuisine.ça a l'air de bien marcher. Il y a des artistes, des étudiants, des sdf, des punks à chiens, des ouvriers, des gens en vacance, des visiteurs qui viennent boire un coup. On y parle toute les langues, le plus drôle c'est qu'on les parle toute en même temps, a la fin de soirée de gloubiboulga linguistique résonne dans nos têtes un mélange d'anglais, d'allemand, de polonais et un peu de français (pour le sucre).
Sinon on a quand même été voir le mur, et visiter les autre squatts du coin comme le Yaams (l'impression d’être au caraïbes et très déroutante).
Le 2 eme soir à Teepee Land, on est tombé sur un polonais qui voulais nous montrer une autre communauté, Castleberg, ça avait l'air sympa, on s’était dit qu'on irait bien y faire un tour le lendemain.. sauf que le gars faisait tellement de prosélytisme qu'on a préféré réserver notre train pour la Pologne parce que c’était à mon tour de choper la crève.

Back to Poland ! (ou la malédiction des festivals)


Nous sommes donc arrivés à Szczecin, ou nous avons réservé un hôtel pour la nuit. La majorité des hôtels étant bookés (nous devions apprendre plus tard qu'il y avait une fête dans la ville), c'est dans un hôtel un peu classe, mais un peu cher aussi, que nous avons passé la nuit. Nous devions repartir le lendemain, mais Nausicaa étant toujours malade, nous avons décidé de rester un jour de plus pour nous reposer, profiter du sauna de l'hôtel et du feu d'artifice qui était donné juste devant les fenêtres de notre chambre. On a pu manger une Zurek Zoup sur les conseils du réceptionniste, chercher un bar pendant plusieurs heures et chercher en vain le pourquoi de la fête en ville, avant de lever le pouce vers Gdansk.
Elblag, à 1505 km de compiègne.


Après avoir été pris en stop par un un conférencier baptiste, c'est vers 22h que nous arrivons en ville. Comme à notre habitude, nous recherchons un hôtel, et là, c'est le drame: un festival en ville (oui, encore). Plus aucun hôtel disponible (ou alors à 400 € la nuit, c'est pas que j'aime pas le luxe, mais je l'apprécie mieux à tarif prolétaire), nous décidons donc de prendre un hébergement dans la ville proche (environ 20 km) de Elblag. Il ne nous reste plus qu'à prendre un taxi (il est alors minuit passée), avant de nous rendre compte avec effroi et horreur que Elblag n'est pas à 20 km, mais plutôt à 70. Une course hors de prix, rythmée par les Milles colombes de Mireille Matthieu et la voix chantante du conducteur de taxi (ravi, lui, de sa course), qui répète le nom de la rue: "Agrycola Ulica, Agrycola Ulica", scande-t-il telle une mélopée dédiée à sa fortune naissante, à moins que ce ne fusse adressé au dieu des chauffeurs de taxi, nous ne le saurons jamais.
L’hôtel est un petit établissement familial, ou nous sommes accueillis par une tenancière usée, le clopiau au bec, les couloirs sont éclairés par des néons hoquetants qui auraient fait la joie de Stanley Kubrik. Mais sympa et confortable tout de même, hein, je voudrais pas avoir l'air du mec qui chie dans la colle.

Comme nous étions plus loin que prévu de Gdansk, nous avons porté notre attention sur la visite de cette ville au nom évocateur. Pour bien commencer notre petite journée, nous souhaitons prendre un café. Nous entrons donc dans un bar, et nous demandons un "Kava". Consternation de la serveuse. Nous insistons un peu "Coffee, Kava, café", son regard s'éclaire, elle regarde sur son registre, appelle sa consœur, tiennent un conciliabule, puis nous sourit: Oui nous pouvons avoir un café. Elle nous fait signe de nous asseoir. On s’assoit. On attends. Derrière nous, un homme mange sa soupe à la cuiller, rythmant le silence de ce bar vide de ses slurrrp et autre Schlooorf. Entre une vieille femme. Elle veut rejoindre une table, mais notre sac à dos bloque la trajectoire qu'elle s'était choisie. Elle montre du doigt le sac, nous fait un commentaire, contourne notre table et s’assoit. On arrange nos sacs pour qu'ils ne bloquent plus de passage. Les slurps du mec qui mange sa soupe résonnent. La vieille se relève, s'approche du passage nouvellement libéré, montre du doigt une sangle qui dépasse encore et retourne s'asseoir. Nous avons à peine le temps de réaliser que nous venons de passer dans une autre dimension que la serveuse revient. Elle nous montre deux paquets de café. Un choix s’offre à nous : Soluble ou moulu. Nous choisissons moulu. De grands Slurrrps derrière nous. Du coin de l’œil, nous surveillons la vieille, elle pourrait surgir à nouveau. Nous entendons les discussions en polonais en cuisine. Nous ne comprenons rien, mais il y a bien un débat. Est-ce lié au café? Sluurp. Pourquoi est-ce si long? On rit, mais pas trop fort, et aussi on fait semblant de s’intéresser au napperons, qui sont à carreaux rouges et blanc. Sluuurp. Nos cafés arrivent enfin. Dans des tasses, un beau café noir, chaud, fumant. Ouf. On boit une gorgée. Sluuurp. Le vrai goût du café, le goût du marc en plus. Ils ont préparé le café moulu comme du soluble, et au fond de la tasse une épaisse couche noirâtre recouvre la faïence. Ne pas mélanger. Ne pas faire de remarque. Boire doucement, en sirotant. Sluuurp. Nous avons bu un café d'outre-espace à Elblag.
Sortie de route à Pastek

Après cet instant surréaliste, nous avons visité la vieille ville, qui était mignonne mais sans plus, puis nous
avons pris le train vers Bialystock, nous sommes trompés de train, avons fait un changement à Pastek, et sommes finalement arrivés à bon port au petit soir. Nous avons donc recherché l’hôtel de la gare, car dans mon esprit torturé il y a TOUJOURS un hôtel de la gare. Sauf à Bialystok, car cette ville dispose d'une dérogation spéciale de la haute autorité hôtelière qui la dispense de posséder un hôtel à proximité des lieux d'accueils ferroviaires. Nous avons donc erré dans les rues désertes pendant de longues minutes se transformant en heures pas moins longues avant de trouver enfin un Hôtel, qui nous a octroyé une suite que James Bond n'aurait pas renié (bien qu'il n'y avait pas de tueur dans le placard).


Savourons un thé dans la chambre de James Bond


Nous sommes repartis en bus après une nuit courte, mais moelleuse, vers Kaunas en Lituanie, dont le nom se prononce bien comme vous le pensez. 

Lituanie et Estonie


Arrivés à la gare de Kaunas vers 3h du matin, il fallait nous rendre à l'évidence: un café nous ferait du bien. Si nous avions des distributeurs à disposition, il nous fallait retirer des Lithas (la Lituanie n'est pas encore passée à l'Euro). Ce fut une quête aussi facile que le jeu de mot qui va suivre, puisqu'il nous a suffi de trouver un distributeur pour tirer des espèces de Kaunas. Après avoir fait de la monnaie auprès de la préposée de nuit de la gare, à nous les cafés tant convoités, dégustés dans la grande salle des pas perdus, déserte à cette heure-ci. Nos lourds sac à dos placés en consigne, nous sommes partis à la découverte matinale de la très mignonne vieille ville. Parmi les particularités de la ville un musée consacré au diable, composé de pièces rassemblé par un artiste local et passionné par la figure populaire du Mâlin, et une maison à l'architecture gothique dans laquelle fut jadis retrouvé une statuette à l'effigie d'un Dieu de la foudre dont j'ai oublié le nom, et qui abrite aujourd'hui une cohorte d'écoliers jésuites qui s'entrainent à l'art de la guerre selon les préceptes ninja les plus stricts (à moins qu'ils ne se contentent de faire du catéchisme, mais franchement ce serait petit joueur).

La gare de Kaunas, t'as vu.

Nous avons ensuite mis le Cap vers Tallin en Estonie, choisissant de faire l'impasse sur Riga (en Lettonie), pour ne pas retarder notre entrée en Russie. Que dire sur Tallin? La veille ville, très touristique, est très jolie, mais les boutiques de souvenir tous les 5 mètres ont vite raison du charme du lieu. Nous avons tout de même pu assister à quelques minutes d'un office orthodoxe, avant de nous diriger vers la mer la plus au nord qu'ait jamais vue mon épousée (et moi itou) pour nous promener. Une erreur d'appréciation de distance nous ayant poussé à séjourner dans une maison d'hôtes dont la chambre était plus grande que notre ancien appart, mais situé loin en dehors de la ville dans une zone peu desservie, nous avons du apprendre à maitriser le système de bus Estonien pour profiter d'une soirée pic-nic dans notre manoir d'un soir, arrosé d'un vin géorgien conseillé par un videur de supermarché si sucré qu'on aurait pu croire à du sirop de grenadine. Après une autre journée à chercher l'âme de Tallin, c'est un peu déçus que nous sommes finalement montés dans le bus devant nous mener en Mordor Russie.

3 commentaires:

  1. Y'a du monde quand même à la gare de Kaunas.

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  2. Salut Andy etNausicaa.J'ai enfin(je crois tout au moins)trouve le système pour suivre votre parcours.Je suis heureux que cela se passe bien.Bizzz.Guy.

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  3. oh j'y crois pas... je l'ai même pas vu venir ce jeu de mot. nulp

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