Nous revoici après un mois sans vous
donner de nouvelles, et pour cause ! La censure chinoise nous
interdisant les services de Google, donc l'accès à notre blog.
Voici donc la suite de nos pérégrinations ubuesques à travers les
cinq royaumes, mais d'abord il nous a fallu quitter la Mongolie tels
des clandestins, en nous rendant en train dans la ville frontalière
de Zami Oud, puis en payant un chauffeur pour nous faire passer le
poste frontière en Jeep jusque Eilin, la première ville chinoise
après la frontière, d’où nous avons ensuite pris un bus
couchette très peu confortable jusque Beijin, notre destination.
Deux
pékins à Beijin
Image d'Epinal de Pekin |
Perdus dans cette ville à 4h30 du
matin, mal réveillés, et déposés à proximité d'un marché qui
s'installait, prendre nos marques dans la ville fut difficile. Nous
rêvions d'un serveur parisien, acariâtre avec son tablier blanc,
mais néanmoins pourvoyeur d'un café et d'un croissant, nous
trouvâmes un vieux tenancier chinois qui nous vendit du thé glacé
et des œufs durs. Pas si loin, finalement.
Nous étions logés en pleine ville,
dans un Hutong (les quartiers populaires typiquement chinois pleines
de boutiques familiales, de vélos, de pousse-pousses et
d'autochtones affairés à des taches variées). Ayant éprouvé par
le passé de grandes difficultés avec les logements de Moscou, le
choix d'une moscovite pour nous héberger dans une ville au moins
autant déroutante semblait un choix logique : car oui, notre
Hôte, Julia, était Moscovite et pleine de bons conseils et d'une
aide précieuse. Le quartier était génial, plein de vie et de
choses intéressantes à manger.
Un soir, sur les conseils de Julia,
nous décidons de manger la spécialité de la ville : le Beijin
duck (que notre hôtesse francophone avait traduit par « connard
de Pékin »). Nous entrons donc dans un restaurant de notre
quartier et entreprenons de demander s'ils cuisinaient le canard. De
guerre lasse, nous n'essayons pas de parler anglais, puisque
l’expérience nous prouvait que cela n'était pas utile, les
chinois ne parlent jamais anglais, Julia essaie donc de demander avec
ses rudiments de chinois le fameux plat local. Incompréhension de la
serveuse. C'est alors que mon épousée décida de passer à l'étape
suivant : le mime. Joignant le geste à la parole, elle met sa
main devant la bouche, singeant un bec, et formule un CoinCoin criant
de réalisme. Regard outré de la serveuse qui nous rétorque un
« what do you mean ?» dans un anglais parfait sans la
moindre pointe d'accent mais laissant clairement entendre le reproche
et le courroux. Nous demandons donc si ils servent du canard, et non,
ils n'en servent pas, alors on s'en va. Une fois dehors, Julia, hilare, nous annonce que Coin-Coin et le mot pour dire prostituée.
Encore une victoire de la communication entre les peuples.
La Lamasserie |
Sinon, quoi d'autre sur Beijin ?
Plein de trucs, la ville est fascinante, l'émerveillement (la cité
interdite, la lamaserie, que je ne détaillerait pas, vous verrez sur
l'album photo) côtoie le délicieux (les barbecues de rues,
dégustations de thé), et la détente (massages de pieds). Il y a
aussi des typicités chinoises tellement moins réjouissantes telles
le bruit incessant (Klaxons, musique, cris, raclements de gorges
suivis de mollards, une véritable symphonie pour les amateurs de
calme et de tendresse). Il y a aussi l'inévitable grande muraille,
qui contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, est tout à
fait accessible sans passer par un tour opérateur (un train à moins
d'un euro partant de la gare du Nord, et hop), un émerveillement
pour les yeux et une torture pour les cuisses.
La Grande Muraille. simple, efficace, beau. |
N'ayant pas prévu que notre séjour se
déroulerait pendant la Golden Week (semaine de congé national
déclarée par le parti pour booster la croissance, n'est-ce pas
Gataz ?), les trains (et tous les autres modes de transports
également, d'ailleurs) étant pris d'assaut, les gares se
transformant en sorte de champ de bataille d'où seul les maîtres de
Kung-Fu avec Bac+5 peuvent espérer obtenir un billet de train, nous
avons du repousser notre départ, et profiter du 65e anniversaire de
la révolution culturelle sur la place TienAnMen, ainsi que d'un
concert Punk dans une salle s''appelant le Mao Live. Le groupe, lui
portait le patronyme de Free Sex Shop, la batteuse nous remercia même
d'avoir apprécié le show avec une déférence tout sauf punk. Nous
dûmes aussi rester deux nuits dans un hôtel à la décoration
typiquement chinoise et avec vue sur la Bell Tower de Pekin. Non,
vraiment, c'était trop dur.
Xi'an, la ville que si
tu l'as pas visitée, t'as pas vraiment vu la Chine.
Nous avons réussi à trouver deux
billets de TGV chinois (oui maintenant ils les font eux même, ils
n'ont pas besoin de nous les acheter), qui affiche sa vitesse en
temps réel, et 6h après nous étions arrivés dans l'ancienne
capitale.
Étant toujours en pleine Golden Week,
nous avions pris l'une des dernières chambres à tarif abordable,
mais j'y reviendrai plus tard dans le texte.
Danseurs sous les remparts de Xi'an |
À Xi'an il y a les remparts les mieux
conservées de toute la Chine, voire du monde. Bien qu'ils ont
beaucoup modernisé la ville, il reste néanmoins quelque quartiers
typiques comme le quartier musulman (avec plein d’échoppes de rue,
et une mosquée typiquement chinoise, d’où nous nous sommes fait
virer des jardins où nous étions pour profiter d'un peu de calme)
ou le quartier des calligraphes dans lesquels on trouve tout ce qu'il
faut pour exercer cet art et des boutiques de thé. Ayant oublié ma
boule à thé chez Julia, je me dit que j'en trouverai sûrement une
ici. Nous entrons dans un petit magasin ou tenu par un couple et
leurs deux petite filles qui ont moins de 10 ans et qui sont toute
heureuse de mettre leurs compétences dans la langue de Shakespeare
au profit du business familial.
Sauf que les boules à thé, dans la
pratique du thé à la chinoise, ça n'existe pas. Et les petite se
mettent au défi l'une l'autre de me trouver l'objet convoité en me
sortant tout et n'importe quoi.J'en profite pour fureter dans la
boutique et de jeter mon dévolu sur un « bateau à thé »,
un outils très utile qui coûte une fortune en France, qui m'est
revenu à 10 euro. Entre temps les petites, pleines de ferveur, se
donnant des coups (à croire que les parent leurs ont promit une
commission) m'ont trouvé un truc qui remplacera ma boule. C'est
hilare à cause des pitreries des gamines, que nous avons quitté
l'endroit.
Engagez-vous dans l'armée de Terre. |
Non loin de Xi'an, ce trouve la célèbre
armée de terre cuite, mausolée de l’empereur Qin et 8ème
merveille du monde. Ça à l'air vachement pompeux comme ça mais ça
le mérite, car c'est effectivement époustouflant (et c'est aussi
accessible en Bus publique depuis la gare central pour moins d'1 euro
(oubliez donc encore une fois les tour operator ou les taxi).
Copie due dessin d'une stèle |
C'est dans cette ville qu'on à
effectivement eu confirmation que Gutenberg n'avait pas inventé
grand chose hormis un procédé mécanique. En effet, le peuple
chinois, non content d'avoir inventé le papier, ont inventé le PDF
téléchargeable à volonté. Nous avons pu contempler les écrits
originaux de Confucius gravés dans d'immense stèles au musée de
Beilin, autrement appelé la forêt de stèles.
Il est possible de copier encore aujourd'hui le texte intégrale en apposant une grande feuilles de papier sur la stèle et en la tamponnant généreusement d'encre de chine (prend ça dans tes dents l’Europe).
Il est possible de copier encore aujourd'hui le texte intégrale en apposant une grande feuilles de papier sur la stèle et en la tamponnant généreusement d'encre de chine (prend ça dans tes dents l’Europe).
Sinon depuis notre arrivé une affiche
me nargue dans l’ascenseur de l’hôtel, une affiche ou je ne peux
lire qu'un seul caractère « cha » : il y a une Tea
Expo, le Vitiloire du thé, le 10 mais nous devons quitter la ville
le 7. Il me faut persuader mon époux, fatigué par tout ces chinois
bruyants, et en plus il nous faudrait un ou une guide car à par
« cha »(et encore je le prononce mal) je ne sais pas dire
grand chose en chinois. Après tractation, Andy acquiesce mais c'est
bien parce qu'on doit ouvrir une boutique, hein. Du coup, retour sur
booking.com pour prolonger notre séjour à l’hôtel, la golden
week étant terminée je check les prix des autres hôtels, et Ô
surprise, il y en a à moins de 10 euro la nuit. Je lance quelque
appel sur couchsurfing pour trouver un interprète et j'ai la réponse
d'une jeune chinoise parlant anglais et français.
Donc la veille de l'expo nous devons
déménagé, nous avons pris l'ascenseur de la tour de 31 étages où
nous logions pour descendre de 4 étages. Pour un établissement
familial, propre, chaleureux et surtout beaucoup moins cher.
Costume du Yunnan et galette de Pu'er |
Le jour de l'expo, je me sent inquiète,
la fille de couchsurfing ne nous à pas recontacté, nous y allons
quand même, on serait pas restés là pour rien. Nous arrivons de
bon matin sur le parking du parc des expo local, quand soudain, un
homme homme en costume nous tend sa carte de visite. Le monsieur est
archer et nous propose ces services si nous en avons besoins,
effectivement, nous ne sommes pas venu pour rien.
Arriver dans l'expo, je me sens un peu
comme dans un jeu de quille, n'osant pas aborder les fournisseurs car
notre anglais les rebute. Mais nous nous laissons tenter par une
dégustation de pu'er d'une boutique de xi'an. Notre hôtesse parle
un anglais parfait, qu'elle à appris par elle même, elle aimerai
parler le français et le japonnais mais le temps lui manque. Nous
passons un merveilleux moment en sa compagnie. Elle profite de son
thé infusable jusqu'à 30 fois pour nous garder avec elle car elle
est heureuse de pouvoir converser en anglais. Elle adore la France et
elle à vu « bienvenue chez les ch'ti » ( je serais
d'ailleurs très curieuse de savoir comment ils ont pu traduire le
patois ch'ti).
Au bout d'une heure nous arrivons a
nous enfuir pour prendre une collation, une salade de pâtes fraîches
vendu par une mamie sur son triporteur.
Tous les échantillons qu'on a obtenu! |
Dans un coin du hall d'expo, on se
retrouve devant une conférence-dégustation d'un très gros
producteur de thé du Yunan: « Guanfu ». Nous sommes
invité à assisté a la conférence, il ont l'air de d'être très
heureux d'avoir deux occidentaux dans le décor pour présenter leur
dernière récolte. C'est là que nous avons rencontrer Nicole, une
chinoise travaillant à l'export de thé et qui parle anglais. Mon
saint Graal était là. Elle nous a traduit toute la conférence et
nous a ensuite emmenés rencontrés d'autre producteurs qu'elle
connaissait. Et nous allons rester en contact pour là suite.
Il est temps de partir pour Shanghai,
16h de train, sans couchettes. Mais ceci est une autre histoire,
qu'on vous contera une autre fois parce que là, c'est déjà très
long.
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