La roue du temps (allégorie) |
Instant Nostalgie : lorsque
j'étais un fier adolescent, galopant sournoisement lors de mes
vacances d'été au Lonzac, mon ami Yann avait pour coutume de me
répéter à longueur de journée: « Capitaine Andaille,
nous vous informons que nous allons directement à Shanghai »
(fin de citation). Voilà, si d'aventures tu nous lis, Yann, saches
que c'est fait.
Nous sommes donc descendu du train,
fourbus après un long voyage (16heures!), accompagnés de chinois
bruyants, agités, racleurs de gorges mais toutefois sympathiques
(merci à cette dame qui nous offrait des pommes qui n'en étaient
pas vraiment, on a jamais su comment s'appelait ce fruit, au goût et
à la texture de pomme, mais petit comme une prune et avec un noyau,
comme une prune aussi d'ailleurs, quand j'y pense, je me dis que
c'était peut-être une sorte de prune, mais on y trouve un goût de
pomme – y'en a comme diraient les tontons).
Une ville moderne, on vous dit. |
Après Xi 'An et ses 3000 ans
d'histoire, c'est une ville plutôt moderne qui s'est offerte à
nous. Nous étions logés dans un hôtel non loin de la gare dans
lequel, chaque soir, on nous glissait des cartes de visites de
prostituées illustrées, tous les jours, des cartes différentes
(nous en avons fait de marques-pages). Au pied de l’hôtel, une
petite échoppe tenue par une vieille femme aidée de sa fille (un
peu) anglophone vendait de délicieux œufs durs cuits dans le thé,
et un café très honorable, qui firent tout deux notre bonheur au
petit déjeuner. D'ailleurs, nous n'avons pas eu de problème avec la
nourriture ici, nous ne sommes pas tombés sur des plats bizarres ou
mille fois trop épicés. Notre restaurant préféré pour nos repas
du soir était une petite gargotte dans laquelle on choisissait nos
ingrédients sur des brochettes (légumes, poissons, viandes, œufs
de cailles, tofu, etc...), puis le chef préparait une soupe avec.
Très bon, nourrissant et très peu cher (environ un euro par
personne).
Le shanghai World Financial Center |
Au chapitre visites et culture, nous
avons traversé le fleuve Bund par le tunnel sous-terrain pour
rejoindre PuDong, un spectacle son et lumière consternant et un peu
ridicule qui nous a cependant beaucoup amusés (vous pourrez en profiter grâce à notre vidéo souvenir en dessous). Le quartier de PuDong
est le quartier d'affaires, qui n'a que vingt ans et se balader parmi
les grattes ciels colorés et illuminés donne l'impression d'avoir
fait un bond dans un univers de science-fiction. Pour profiter de la
vue, deux solutions s'offrent à vous, accéder à l'observatoire sur
la tour du Shanghai World Financial Center, ou pour deux fois moins
cher, aller boire un verre au bar de l'Hotel Hyatt de la même tour
(4 étages plus bas si mes souvenirs sont bons). A la nuit tombée,
c'est spectaculaire.
Le temple du Bouddha de Jade fut
également d'une beauté telle que Nausicaa en resta muette pendant
presque une heure. Au chapitre des défaites cuisantes, nous avons
cherché les bains pendant toute une journée, sans jamais les
trouver, et avons traîné nos guêtres dans l'ancien quartier
réservé aux contrefaçons, remplacés aujourd'hui par de grands
centres commerciaux officiels, quelques rabatteurs tentant encore de
rameuter les touristes dans leur petites boutiques mal achalandées
de faux produits. Où va le monde si on ne peut plus trouver des
copies dignes de ce nom en Chîne, ma bonne dame ?
Dragon vomissant des nuages au temple du bouddha de Jade |
Vint le moment d'embarquer sur le
bateau qui devait nous emmener vers Osaka, après une traversée de 3
jours et deux nuits. A peine montés à bord, le personnel nous
montra nos dortoirs, pour moi, dortoir pour hommes, installés sur un
matelas posé sur la moquette, Nausicaa, elle, devait dormir dans un
dortoir féminin de Style japonais, sur des tatamis, mais, étant la
seule femme ayant fait ce choix, s'est vu proposer un surclassement
en cabine partagée. Mais c'est mal connaître mon épouse que de
croire qu'elle s'arrangerait d'un surclassement. Déçue de ne pas
être en atmosphère nipponne, arguant qu'elle avait payé pour
dormir par terre, c'est finalement à mes cotés en dortoir homme
qu'elle a passé ses nuits.
Embarquement sur le Ferry pour le Japon |
Le trajet fut idyllique le premier
soir, sur une mer d'huile, en compagnie des autres voyageurs, chinois
pour la plupart, agrémentés de quelques backpackers nordiques, d'un
couple d'américains et d'un japonais (qui mettait un point d'honneur
à ne pas être confondu avec un chinois). La seconde nuit, la mer
était démontée. Nausicaa était comme un poisson dans l'eau, moi,
un peu barbouillé, ait réussi à conjurer le sort en prenant une
pilule contre le mal de mer. Quant à la cinquantaine de chinois, ils
vomissaient à qui mieux mieux, en cœur dans les parties communes,
remplissant généreusement les petits sacs mis à leur disposition
avant de les reposer délicatement au milieu des sacs neufs, créant
ainsi de joyeuses surprises pour leurs suivants, avant de s'allonger
mourants sur les canapés, ou s'accrochant aux barreaux des
escaliers. On aurait dit le radeau de la méduse. Le japonais, lui,
avait trouvé une solution alternative, en se saoulant au saké.
Voilà pour cette (petite) mise à Jour du Blog. Nous sommes très en retard pour la tenue de notre récit, puisque à l'heure ou nous vous écrivons ces lignes nous avons déjà quitté le Japon. Nous mettrons à jour assez rapidement une petite série de deux ou trois articles (ils sont déjà prets, mais il reste des photos à traiter).
A très bientôt!
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